vendredi 2 janvier 2015

Rome, Stadio dei Marmi -1


Le Stade des Marbres est l’une des composantes du Foro Mussolini, rebaptisé Foro Italico après la Seconde Guerre mondiale. Ce vestige de l’Italie fasciste est aussi un concentré de néo-homoérotisme : une soixantaine de statues représentant les différentes provinces de l’époque, une majorité d’entre elles particulièrement dénudés et particulièrement attrayantes, pour peu qu’on aime les traits brutes, la sculpture virile et autoritaire, bien que la grâce masculine de l’Antiquité transparaît dans quelques modèles.


L’homoérotisme tient dans la nudité de sculptures représentant des athlètes, des hommes jeunes, au sommet de leur forme.
Ce ne sont pourtant pas de simples statues d’hommes dénudés, il y a le nombre : soixante autour du stade, quatre aux entrées du bâtiment central, sans oublier les quatre bronzes et les mosaïques. On peut reconnaître également une multitude de caractères masculins, du jeune éphèbe au mâle sauvage, de la délicatesse et de la rudesse dans ses modèles de marbre, loin de certains physiques uniformes de l’art soviétique ou nazi. Le néo-homoérotisme se glisse dans cette diversité et dans la naïveté (!) du projet … les sculpteurs, une vingtaine, ont-ils usé de l’enthousiasme du régime pour infiltrer quelques délires achriens ou s’agit-il d’une application simpliste des visions mussoliniennes, tout aussi simplistes et naïves, de l’homme nouveau ? Ou peut-être est-ce un hasard dû à un projet mal encadré ; il fallait un résultat grandiose, il fallait plaire au Chef, il fallait compter avec le désordre et la désorganisation transalpine ... et tout ça a donné l’un des plus beaux rassemblements de nudité masculine et sportive.


Des soixante-quatre provinces représentées, douze ne sont pas identifiées (indication absente sur le socle de la statue ou illisible). Je fus surpris par le manque d’informations sur la toile, même en italien. Certes, les Romains ont un mépris affirmé pour l’art fasciste, mais le regain d’intérêt pour ce style, loin des analyses politiques, aurait pu faire apparaître plus de données en ligne.










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