Le Stade des Marbres est l’une des composantes
du Foro Mussolini, rebaptisé Foro Italico après la Seconde Guerre mondiale. Ce
vestige de l’Italie fasciste est aussi un concentré de néo-homoérotisme :
une soixantaine de statues représentant les différentes provinces de l’époque,
une majorité d’entre elles particulièrement dénudés et particulièrement
attrayantes, pour peu qu’on aime les traits brutes, la sculpture virile et
autoritaire, bien que la grâce masculine de l’Antiquité transparaît dans
quelques modèles.
L’homoérotisme tient dans la nudité de
sculptures représentant des athlètes, des hommes jeunes, au sommet de leur
forme.
Ce ne sont pourtant pas de simples statues
d’hommes dénudés, il y a le nombre : soixante autour du stade, quatre aux
entrées du bâtiment central, sans oublier les quatre bronzes et les mosaïques.
On peut reconnaître également une multitude de caractères masculins, du jeune
éphèbe au mâle sauvage, de la délicatesse et de la rudesse dans ses modèles de
marbre, loin de certains physiques uniformes de l’art soviétique ou nazi. Le
néo-homoérotisme se glisse dans cette diversité et dans la naïveté (!) du
projet … les sculpteurs, une vingtaine, ont-ils usé de l’enthousiasme du régime
pour infiltrer quelques délires achriens ou s’agit-il d’une application
simpliste des visions mussoliniennes, tout aussi simplistes et naïves, de
l’homme nouveau ? Ou peut-être est-ce un hasard dû à un projet mal
encadré ; il fallait un résultat grandiose, il fallait plaire au Chef, il
fallait compter avec le désordre et la désorganisation transalpine ... et tout
ça a donné l’un des plus beaux rassemblements de nudité masculine et sportive.
Des soixante-quatre provinces représentées,
douze ne sont pas identifiées (indication absente sur le socle de la statue ou
illisible). Je fus surpris par le manque d’informations sur la toile, même en
italien. Certes, les Romains ont un mépris affirmé pour l’art fasciste, mais le
regain d’intérêt pour ce style, loin des analyses politiques, aurait pu faire
apparaître plus de données en ligne.
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